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05/09/2001 : Chat avec Yves Lavandier ( Oui, mais... ) :


Le premier chat événementiel de Site Fan a eu lieu le 5 septembre dernier. Nous espérons qu'il sera le premier d'une longue série. Pour cette première fois, notre invité était Yves Lavandier, réalisateur et scénariste de Oui, mais… dans lequel Cyrille Thouvenin interprète le personnage de Sébastien.

Oui, mais… est le premier long métrage d'Yves Lavandier, qui a auparavant réalisé une dizaine de courts aux États-Unis, où il a étudié le cinéma à Columbia University. Rentré en France en 1985, il a écrit de nombreux scénarios pour la télévision, dont une collection pour apprendre l'anglais diffusée sur France 3 et La Cinquième (Cousin William). Il est surtout connu pour La dramaturgie, un ouvrage traitant des mécanismes du récit et de la manière dont se construit une histoire, reconnu comme une référence par de nombreux professionnels de l'écriture dramatique.

Contrairement à un certain nombre d'entre nous… Yves Lavandier est arrivé à l'heure et a bien voulu prolonger un peu l'entretien. Nous le remercions à nouveau très chaleureusement pour sa gentillesse et sa disponibilité. Comme les questions ont fusé de toutes parts, nous avons essayé de remettre un peu d'ordre dans tout cela.

Après les salutations d'usage, notre invité a été félicité une fois de plus par David et Louis.
David : Yves, il suffit de se plonger dans votre forum (NDLR : Celui du site officiel de Oui, mais…) pour y retrouver mes félicitations précédentes.

Yves Lavandier : Oui, oui, je sais. Je les lis régulièrement quand j’ai le moral un peu bas.

David : C'est humain.

Un film qui gagne à être connu

JB : Vous avez un style narratif qui se retrouve aussi dans Amélie Poulain, est-ce le hasard ?

Yves Lavandier : On a comparé mon film à Amélie Poulain plusieurs fois. Je prends ça pour un compliment.

JB : Quelle parenté vous a-t-on donné entre les deux films ?

Yves Lavandier : Le lien qui revient souvent, c’est le fait qu’on sorte du film avec la banane, que ça rend les gens heureux. En revanche, sur le style narratif, je ne sais pas, parce que je n'ai pas de recul.

Mbob : J'ai eu du mal à voir le film, car il ne passait pas dans les "Mégas" de ma ville. Combien le film a fait d’entrées lors de son exploitation ?

Yves Lavandier : Le film a fait 110.000 entrées en France. C’est moins que ce que nous espérions au vu de l’équation du film. Chaque semaine, il sort en moyenne dix à douze films. Imaginez le temps qu’un film peut rester à l’affiche s’il ne cartonne pas particulièrement.

David : Je suis content de voir que le semi-échec en salle ne vous décourage pas.

Yves Lavandier : J’ai fini par faire le deuil. Et puis j’avais cette idée de suite avant ce succès... confidentiel.

David : Ce genre de film de qualité a très souvent une nouvelle vie en vidéo et à la télévision.

Yves Lavandier : David a raison, le film n’est pas mort. Il y a la vidéo, la télé…

JB : L’absence de Cyrille lors de la promo était due à son tournage, ou bien était-il jugé moins porteur que les autres comédiens ?

Yves Lavandier : L’absence de Cyrille était due au fait qu’il était sur Sueurs. Il était sûrement moins porteur que Gérard mais pas moins qu’Émilie. Je pense que s’il avait été là, on aurait fait des émissions en couple avec elle. C’est quand même l’histoire d’Églantine et la vedette c’est Jugnot donc, les responsables de la promo n’ont pas réfléchi longtemps.

JB : Avez vous une idée de la date de sortie en vidéo et DVD (pour nous les fans, c’est toujours un plus…) ?

Yves Lavandier : La vidéo sera disponible à la location en novembre, en DVD et à la vente en janvier. Au fait, le scénario du film va être publié dans quelques semaines, avec des notes. Et la bande originale du film, due à Philippe Rombi, existe aussi, je vous le rappelle. La bande originale comme le scénario sont édités par les Éditions le Clown et l’enfant.

Stéphane : Aura-t-on droit à des inédits dans le DVD?

Yves Lavandier : Vous trouverez les scènes coupées en bonus dans le DVD. Enfin la plupart : par endroit on a enlevé le dialogue ici ou là, on ne va pas le remettre dans le DVD. Il y a en particulier un moment que j’aimais bien avec Cyrille, dans la voiture, quand Églantine fait l’amour pour la première fois.

Louis : JD Quinet a écrit que votre film " Oui, mais… recèle bien des secrets, les déterrer demande une attitude proactive, mais qui a dit que les fauteuils des salles obscures étaient confortables dans le seul but de vous reposer les méninges ? "

Yves Lavandier : Dans la vie, il paraît que je gagne à être connu. J’espère qu’il en est de même pour mon film. En tout cas, il me ressemble. Donc je ne le renie pas. J’en suis fier. Gérard, Émilie, Cyrille et les autres en sont aussi très fiers et très contents.

L'idée de départ

Louis : Pour le moral j’ai juré d’envoyer votre film en thérapie à quelques amis. Pouvez-vous nous parler des origines de Oui, mais… ?

Yves Lavandier : A l’origine, je voulais parler des jeux psychologiques et de la thérapie. Rapidement, j’ai compris que je devais prendre un protagoniste qui entreprendrait une thérapie. Et rapidement aussi, j’ai opté pour un(e) ado.

David : La charmante Émilie…

Yves Lavandier : A l’époque, je ne la connaissais pas et je n’écris pas avec un comédien en tête. Pourquoi un(e) ado ? Parce que je voulais d’abord m’adresser aux ados. Pourquoi une fille ? Parce que je voulais parler de la sortie du nid, de la première relation sexuelle et que ça me paraissait encore plus délicat pour une fille que pour un garçon.

David : Il ne fallait donc pas risquer d’avoir un discours trop philosophique…

Yves Lavandier : Et puis peut-être aussi que ça m’évitait de tomber dans l’autobiographie. Je me suis beaucoup projeté dans le personnage d’Églantine mais je suis aussi projeté dans celui de Sébastien et bien sûr dans Moenner.

Le tournage

Stéphane : Pourquoi la région lyonnaise pour le tournage ?

Yves Lavandier : Lyon, parce que Rhône-Alpes a donné de l’argent tout simplement. Cela dit, je ne voulais pas que ça se passe à Paris et j’étais ravi de découvrir une ville magnifique.

Mbob : La durée du tournage ?

Yves Lavandier : Sept semaines de six jours. 42 jours, c’est peu pour 2h15 de film (premier montage serré), c’est un rythme de téléfilm. Mais pour un premier film, c’était correct, pas confort, mais correct.

David : 2h15 ?

Yves Lavandier: Oui, j’ai enlevé trente minutes au montage, le film fait 1h45.

Autour du scénario

David : J'ai bien aimé la légende qui est au début du film. D'où vient-elle ?

Yves Lavandier: Je l’ai trouvée dans un des nombreux bouquins que j’ai lus sur la psychothérapie, je ne sais plus où.

Stéphane : Qu’est ce qui vous a donné l’idée de faire un film avec pour point de départ les " jeux", ces situations relationnelles dans lesquelles on s’enferme ?

Yves Lavandier : J’adore l’analyse transactionnelle. Je la trouve ludique et juste. Il m’a semblé que le cinéma pouvait illustrer à merveille la notion de jeux qui sont en fait comme des scènes de ménage ou des scènes de comédie. Et puis en tant que patient, je trouve que la thérapie est une formidable aventure humaine. Je me suis dit que ça ne pouvait que faire une belle histoire.

Stéphane : Et l’idée de la thérapie brève ; est-ce parce que c’est plus facile à gérer sur la durée d’un film ?

Yves Lavandier : D’abord parce que je suis plus familier avec la thérapie brève qu’avec la psychanalyse. Ensuite parce que c’est plus spectaculaire, plus ludique, plus varié. Enfin, parce que contrairement à certains je ne pense pas qu’il existe une forme de thérapie noble qui serait la psychanalyse et des thérapies de seconde zone qui seraient les thérapies brèves ou les nouvelles thérapies.

Stéphane : Ca existe vraiment des thérapeutes qui s’impliquent autant ?

Yves Lavandier : Oui ça existe, j’ai les coordonnées si vous voulez… Il faut comprendre que Moenner s’adapte au patient.

Louis : Moenner prend de gros risques. Ca se passe comme ça, ou le trait est un peu forcé ?

Yves Lavandier : Ca peut se passer comme ça. Avec Églantine, Moenner agit différemment qu’il n’agirait s’il était en face de Mme Laville par exemple.

David : A la fin du film, au moment où Mme Laville vient, tout comme était venue sa fille, ça m’a fait penser à un cycle.

Yves Lavandier : Oui probablement qu’il va la prendre en thérapie. Pour moi il est clair qu’il ne va pas la secouer de la même façon.

Louis : Parce qu'Églantine a moins de vécu donc une plus grande souplesse ?

Yves Lavandier : Parce qu'elle plus souple en effet. Plus vive aussi. Certains patients ont besoin d’être secoués, d’autres juste écoutés. C'est au psy de s'adapter.

Les acteurs

Louis : Comment dirigez-vous vos acteurs ?

Yves Lavandier : Je m’adapte. Cyrille avait besoin de très peu d’indications, de très peu d’intellectualisation. Je suis allé dans son sens. Gérard ne voulait pas apprendre sa tartine de texte trop longtemps à l’avance. On a donc fait quelques lectures, juste pour avoir la direction générale. Il est bien comme tout dans ce rôle !

Louis : Je pensais à la manière dont les personnages se présentent au spectateur.

Yves Lavandier : A part Moenner, qui se présente à nous, mais c’est un cas très particulier, les autres personnages sont présentés en situation. La première apparition d’Eglantine, c’est la relation mêlant l'argent et l'amour qu’elle a avec son père. La première de Seb, c’est Seb qui drague.

Louis : En fait c'est l’alternance de narration et de dialogue qui m’a fasciné, comme un découpage de bande dessinée.

Yves Lavandier : Il y a un peu de ça en effet. J’avais envie d’utiliser tous les outils que le cinéma met à notre disposition. Et comme je voulais identifier les jeux, les souligner, il me fallait soit une voix off, soit ces commentaires face caméra, avec des vignettes. Mais à partir du moment où Eglantine arrive chez Moenner, ça se calme.

Louis : Comment avez-vous fait votre choix d’acteurs ?

Yves Lavandier : Pour Moenner, il me fallait un acteur de la famille gros rond chaleureux et rigolo (Robin Williams, etc…), et en plus un très bon comédien, parce que le rôle de Moenner est très difficile. Gérard m’a vite paru être un comédien idéal. Pour Églantine, je ne voulais pas un physique trop parfait, une comédienne trop connue. Je suis tombé sur Cannes 99, j’ai repéré Émilie Dequenne, je suis allé voir Rosetta et elle m’a convaincu. Les deux ont dit oui très vite, après lecture du scénario. Pour tous les autres rôles, je me suis fait aider d’un directeur de casting, en l’occurrence Stéphane Gaillard. C'est lui qui m’a présenté Cyrille que je ne connaissais pas. Il a fait un casting et il était vraiment le meilleur. Physiquement, il a ce charme et ce coté cruel et tendre à la fois. Professionnellement, il jouait très bien et il avait bien pigé le rôle.

Stéphane : Vous aimez laisser l’initiative aux acteurs ou vous êtes plutôt directif ?

Yves Lavandier : Un peu des deux, j’essaie de prendre tout ce qu'ils peuvent apporter. Un comédien prend un rôle en charge. Il apporte beaucoup de lui-même. Il ne faut pas le brider.

Et Cyrille dans tout ça…

Mbob :Cyrille Thouvenin paraît assez timide dans la vie, est-ce que c'est vrai ?

Yves Lavandier : Nous avons eu beaucoup de fous rires avec Gérard, peu avec Cyrille ou Émilie. Cyrille est assez réservé en effet. Beaucoup de fous rires aussi avec le chef opérateur, la scripte et le premier assistant.

David : Cyrille est du genre à rester dans son coin ?

Yves Lavandier : Non, non, il participe. Il écoute, il plaisante. Mais il ne se livre pas beaucoup.

Mbob : Introverti ?

Yves Lavandier : J’ai plutôt envie de dire : secret. Mais à la fin du tournage il m’a écrit un mot très émouvant. Il était ravi de l’aventure.

David : Sensible, donc.

Yves Lavandier : Très sensible.

Stéphane : Pouvez-vous nous parler un peu de Sébastien, son personnage ?

Yves Lavandier : C’est un garçon ! Sébastien grandit grâce aux femmes. C’est une idée que j’aime beaucoup. C’est Églantine qui lui apprend en fait à faire l’amour.

David : Ces " épreuves" le font mûrir. La première fois dans la voiture… pas top !

Stéphane : Ca fait partie de l’évolution du personnage, non ?

Yves Lavandier : Bien sûr.

David : Et Mr Douceur, qui lui a trouvé ce surnom attachant ?

Yves Lavandier : Mr Douceur, c’est moi, le scénariste.

Les projets d'Yves Lavandier

Mbob : Allez vous tourner encore avec Cyrille ?

Yves Lavandier : Oui, j’aimerais bien retourner avec lui, comme avec la plupart des comédiens du film. D’autant que j’ai une idée de suite pour Oui, mais… Donc ce serait bien d’avoir Émilie et Cyrille de nouveau.

David : Ainsi que Gérard ?

Yves Lavandier : Non, pas dans la suite. Églantine ferait une autre thérapie, très différente, avec d’autres thérapeutes. Mais je retourne avec Gérard dès demain. Je joue un petit rôle dans son prochain film.

Stéphane : En dehors de la suite de Oui, mais…, vous avez d’autres projets ?

Yves Lavandier : Je travaille sur un scénario en ce moment. Je ne sais pas si l’échec va contrarier mes projets. Je verrai bien. Les rares personnes qui ont vu le film ont eu l’air d’aimer. Les échos de la profession sont plutôt bons. La profession a loué mes qualités de directeur d’acteur. C’est toujours ça de pris.

David : Vous êtes quelqu’un qui vous intéressez vraiment à votre public, notamment avec le forum dans lequel vous intervenez en personne. C’est rare.

Yves Lavandier : Je ne me rends pas compte. Pour moi c’est une évidence, je fais ce métier pour être en relation avec les autres. Internet est une opportunité supplémentaire.

Après nous avoir dit au revoir, Yves Lavandier a lancé cette invitation :

Yves Lavandier : Si l’occasion se présente, venez me serrer la pince lors d’un débat en chair et en os.

Adrien et Stéphane pour Site Fan

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